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L’approche

Bien qu’encore très jeune à son arrivée au Domaine, Jean-Marc fait preuve d’une force de caractère peu banale : elle ne l’a jamais quitté et va bientôt orienter tout son travail, à la vigne comme au chai. 

Il y a d’abord cette conviction qu’un Champagne doit être un grand vin de terroir et que c’est à la vigne que naît un grand Champagne.  D’autant que Jean-Marc a pleinement conscience de la chance qu’il a de pouvoir exploiter des vignes assez âgées (d’une quarantaine d’années en moyenne), essentiellement plantées en sélection massale et occupant des terroirs très diversifiés : les 9 hectares du Domaine sont dispersés sur 45 parcelles et 7 communes. Des argiles profondes de Boursault aux craies de Vertus en passant bien sûr par ce véritable patchwork géo-pédologique que constitue les coteaux de Pierry et Moussy.

Très naturellement, Jean-Marc s’oriente vers une approche culturale biologique (sans chercher à aller jusqu’à la certification afin de ne s’enfermer dans aucun carcan dogmatique et conserver une vraie liberté d’expérimenter), complétée à partir de 2010 de pratiques inspirées par la bio-dynamie. Si ces méthodes sont très consommatrices de temps et de main d’œuvre, elles-seules permettent à la vigne et au raisin d’exprimer toute l’énergie et l’identité du terroir et de chaque millésime. Très vite, le travail des sols est généralisé, en partie au cheval et toujours pratiqué délicatement bien sûr, afin de ne pas trop tasser les sols. Ici, on veille également à un contrôle des rendements, qui passe, entre autres, par un travail méticuleux sur la taille. L’enherbement tout comme l’application régulière de préparations à base de plantes contribuent à préserver la vie microbienne des sols et la bonne santé de la vigne, ainsi que son enracinement en profondeur.

Ces choix à la vigne permettent d’ajuster les maturités des raisins tout en préservant des PH plus bas et des acidités suffisamment et naturellement élevées. Au chai, Jean-Marc poursuit sur la voie de l’authenticité. Adepte d’une vinification parcellaire, il privilégie des fermentations alcooliques plus lentes et plus douces, en abaissant les températures, et utilise les levures indigènes. L’amélioration des équilibres naturels des raisins permet, en outre, de ne pas rechercher systématiquement de fermentation malolactique. Autant d’ajustements qui permettent au vin de gagner encore et encore en pureté de saveurs et en équilibre de texture. 

Les élevages sur lies des vins clairs se sont allongés : la mise en bouteille pour la prise de mousse se déroule désormais au cours du mois de juillet suivant la récolte. Selon les cuvées, les cépages et les terroirs, Jean-Marc n’hésite pas à combiner les contenants, plus ou moins inertes, plus ou moins grands, plus ou moins oxydo-réducteurs : cuves Inox, foudres, fûts de chêne, jarres en grés, ici, on ne cesse d’affiner les combinaisons, toujours à la recherche des meilleurs équilibres. Enfin, profitant des avantages des nouvelles installations inaugurées en 2015, Jean-Marc a supprimé les collages et les filtrations. 

Que de chemin parcouru sur cette voie étroite et sinueuse de l’authenticité et du goût du terroir ! Un chemin qui aboutit aujourd’hui à un style affirmé, au croisement de la gourmandise charnue typique des pinots de la Vallée de la Marne, et de la minéralité scintillante et tonique qui nous rapproche de la Côte des Blancs.